Je ne sais plus en quelle classe cela a pu se passer mais max seconde, et minimum quatrième. Disons troisième, c'est assez réaliste, et ça correspond pas mal à la succession des évènements. Début 1990 en sommes. Je pense pouvoir compter sur mes deux ou trois lecteurs pour me donner les précisions nécessaires, relativement à la description qui va suivre.
Quoi qu'il en soit, on est en troisième, tous les quinze réunis dans une des nombreuses salles de l'établissement.
Le cours est un cours d'orthographe. Le but est de nous faire progresser dans cette matière, car le constat est incontestable: tout le monde fait des fautes. Le niveau n'a pas beaucoup évolué, encore aujourd'hui, les textos n'aidant pas, la manière d'écrire est en moyenne lamentable et consternante.
Ainsi, de cette intention très louable(*) qui est de nous faire tous progresser en orthographe, nous nous sommes vus attribués des cours de cette matière.
Comme toute matière, elle est notée. Ceci à l'aide de dictées, ou d'auto dictées. La dictée est un concept familier, mais pour fixer les choses, l'auto dictée c'est apprendre un texte par cœur, puis l'écrire en un temps donné (celui du cours, ou une fraction de ce dernier). Une des interros que je détestais le plus parce que là j'y coupais pas, je devais bosser le texte. Ô misère, je dois travailler...
Il se trouve que j'ai pu éviter de travailler une de ces interrogations...
Pour commencer, voici un plan de la salle de cours où tous les élèves de la 3ème ELS, dont moi même, nous suivions ces cours d'orthographe.
Quoi qu'il en soit, on est en troisième, tous les quinze réunis dans une des nombreuses salles de l'établissement.
Le cours est un cours d'orthographe. Le but est de nous faire progresser dans cette matière, car le constat est incontestable: tout le monde fait des fautes. Le niveau n'a pas beaucoup évolué, encore aujourd'hui, les textos n'aidant pas, la manière d'écrire est en moyenne lamentable et consternante.
Ainsi, de cette intention très louable(*) qui est de nous faire tous progresser en orthographe, nous nous sommes vus attribués des cours de cette matière.
Comme toute matière, elle est notée. Ceci à l'aide de dictées, ou d'auto dictées. La dictée est un concept familier, mais pour fixer les choses, l'auto dictée c'est apprendre un texte par cœur, puis l'écrire en un temps donné (celui du cours, ou une fraction de ce dernier). Une des interros que je détestais le plus parce que là j'y coupais pas, je devais bosser le texte. Ô misère, je dois travailler...
Il se trouve que j'ai pu éviter de travailler une de ces interrogations...
Pour commencer, voici un plan de la salle de cours où tous les élèves de la 3ème ELS, dont moi même, nous suivions ces cours d'orthographe.
Plan de la salle de cours.
Description de la salle de cours:
1: Le tableau noir;
2: La place du prof. Ou de la prof en l'occurrence, mais je la présente plus tard.
3: Ensemble table et chaise, parfait pour nos petites classes de 15~18 élèves;
4: La porte d'entrée;
5: La place supposée du cancre;
6: Fenêtre donnant sur l'entrée du château (voir ici mais imaginer le contre champ de la vue, du haut d'une des fenêtres en haut du bâtiment. Je sais c'est pas simple...);
A: Le fond d'un placard sans porte, profond d'une cinquantaine de centimètres et large d'autant;
B: Ma place durant l'interrogation.
Pour finir la présentation du contexte, je me dois de dire, du moins évoquer notre prof: Mme N. (Je sais ce n'est pas très parlant, mais il va falloir en convenir!) La mère de l'actrice fétiche de l'époque.
Les cours étaient particulièrement oldschool (à l'ancienne). Dans le silence et la discipline, on suivait ses explications sur les règles orthographiques sans grand enthousiasme (pour ma part). Néanmoins, ses cours m'ont laissé de bons souvenirs, dont celui-ci fait partie des meilleurs.
Je dois tout d'abord avertir qu'il ne sont pas du tout liés à l'enseignement de notre professeur de l'époque, mais plutôt à la filouterie de certains élèves, moi en particulier. De plus cette petite histoire ne remet pas non plus en question cet enseignement.
L'auto dictée c'est "Mignonne, allons voir si la rose" de Pierre de Ronsard. Je me rappelle seulement la veille que j'ai une interro sur ce poème, et comme j'ai pu le dire juste avant, je n'ai aucune envie de passer plus de cinq minutes à bosser.
Connaissant la salle où allait se dérouler l'interro, et donc sa disposition, j'ai imaginé un stratagème ultra élaboré pour simplement gruger à une interro.
J'ai donc pris une grande feuille de papier blanc, de 1 mètre par la moitié, pour écrire en gros caractère le poème à apprendre. Je roule la feuille, et assez fièrement, mais néanmoins empriunt de discrétion, le lendemain, je me pointe avec ma feuille sous le bras prétextant un quelconque dessin à montrer à quelqu'un. La journée se passe jusqu'au moment fatidique de l'auto dictée.
Il y a une récréation avant le cours, donc exactement ce qu'il me faut pour préparer mon plan. Je file donc un peu en avance dans la salle, scotche le papier au fond du placard (la partie A rouge du plan) et sors rapidement de la salle pour ne pas me faire démasquer. L'heure de la fin de la récrée sonne, et Mme N prend sa place, et nous chacun la notre. Surtout, moi à la mienne (en B).(**)
Selon la profondeur du placard, tout le monde n'a pas pu en profiter, mais cela a servi à la plupart. En revanche je me rappelle n'avoir quasiment pas eu à lire mon affiche. C'est le petit détail à souligner. J'ai préparé mon affiche la veille. J'ai recopié soigneusement le texte de manière à ce qu'il soit visible et intelligible sans forcément être proche de cette affiche. Le temps que j'ai passé à préparer ma gruge, je l'ai en fait passé à bosser. J'ai appris malgré moi le texte. D'avoir un peu travaillé ce texte, je me le suis mis en tête. Le petit stress à l'idée de tricher, plus la concentration pour écrire mon affiche en grand a du suffire.
Depuis le moment où Mme N est entrée dans la salle de cours, jusqu'à celui où elle en est sortie avec les copies, je me dois d'avouer avoir quelque peu angoissé que mon affiche soit découverte. Mais j'ai misé sur une prof qui préfère rester assise pour ses cours sans faire le tour de la classe. La mise fût gagnante. Et c'est pas à l'IPES que l'on m'aurait reproché de jouer en même temps.
Le moment le plus drôle fût à la remise des copies. Le festival de bonnes notes. Étonnement du professeur, joies des élèves pour la paix royale qui est dorénavant réservée à cette classe. Ça a duré jusqu'à l'interro suivante.
Je ne suis pas pour la triche. Mais quitte à le faire, autant que ça soit à fond. En grand j'allais dire!
++
Notes:
(*): Cette intention louable, résume un aspect de cet école qui m'a laissé de bons souvenirs. Des cours d'orthographe, des cours de théâtre, de vidéo, de communication, en troisième, ou en seconde, au travers d'analyse de publicités du moment.... On s'est bien marré dans ces cours assez décalé, intéressants pour certains. Je dois avouer que les cours d'orthographe ne font pas partie de mes préférés.
(**): Il se trouve que nous respections un cérémonial que j'ai continué d'appliquer avec mes élèves quand j'étais prof de maths. Le prof entre dans la salle, puis les élèves. Les élèves vont à leur place mais attendent que le professeur les autorise à s'assoir. Une fois l'autorisation donnée, tout le monde prend place et le cours commence. J'aime bien cette idée du respect du début du cours. Autant en tant qu'élève qu'en tant que prof.