lundi 25 mai 2009

Mignonne, allons voir si la rose

Je ne sais plus en quelle classe cela a pu se passer mais max seconde, et minimum quatrième. Disons troisième, c'est assez réaliste, et ça correspond pas mal à la succession des évènements. Début 1990 en sommes. Je pense pouvoir compter sur mes deux ou trois lecteurs pour me donner les précisions nécessaires, relativement à la description qui va suivre.

Quoi qu'il en soit, on est en troisième, tous les quinze réunis dans une des nombreuses salles de l'établissement.

Le cours est un cours d'orthographe. Le but est de nous faire progresser dans cette matière, car le constat est incontestable: tout le monde fait des fautes. Le niveau n'a pas beaucoup évolué, encore aujourd'hui, les textos n'aidant pas, la manière d'écrire est en moyenne lamentable et consternante.

Ainsi, de cette intention très louable(*) qui est de nous faire tous progresser en orthographe, nous nous sommes vus attribués des cours de cette matière.

Comme toute matière, elle est notée. Ceci à l'aide de dictées, ou d'auto dictées. La dictée est un concept familier, mais pour fixer les choses, l'auto dictée c'est apprendre un texte par cœur, puis l'écrire en un temps donné (celui du cours, ou une fraction de ce dernier). Une des interros que je détestais le plus parce que là j'y coupais pas, je devais bosser le texte. Ô misère, je dois travailler...

Il se trouve que j'ai pu éviter de travailler une de ces interrogations...

Pour commencer, voici un plan de la salle de cours où tous les élèves de la 3ème ELS, dont moi même, nous suivions ces cours d'orthographe.

Plan de la salle de cours.

Description de la salle de cours:
1: Le tableau noir;
2: La place du prof. Ou de la prof en l'occurrence, mais je la présente plus tard.
3: Ensemble table et chaise, parfait pour nos petites classes de 15~18 élèves;
4: La porte d'entrée;
5: La place supposée du cancre;
6: Fenêtre donnant sur l'entrée du château (voir ici mais imaginer le contre champ de la vue, du haut d'une des fenêtres en haut du bâtiment. Je sais c'est pas simple...);
A: Le fond d'un placard sans porte, profond d'une cinquantaine de centimètres et large d'autant;
B: Ma place durant l'interrogation.

Pour finir la présentation du contexte, je me dois de dire, du moins évoquer notre prof: Mme N. (Je sais ce n'est pas très parlant, mais il va falloir en convenir!) La mère de l'actrice fétiche de l'époque.

Les cours étaient particulièrement oldschool (à l'ancienne). Dans le silence et la discipline, on suivait ses explications sur les règles orthographiques sans grand enthousiasme (pour ma part). Néanmoins, ses cours m'ont laissé de bons souvenirs, dont celui-ci fait partie des meilleurs.

Je dois tout d'abord avertir qu'il ne sont pas du tout liés à l'enseignement de notre professeur de l'époque, mais plutôt à la filouterie de certains élèves, moi en particulier. De plus cette petite histoire ne remet pas non plus en question cet enseignement.

L'auto dictée c'est "Mignonne, allons voir si la rose" de Pierre de Ronsard. Je me rappelle seulement la veille que j'ai une interro sur ce poème, et comme j'ai pu le dire juste avant, je n'ai aucune envie de passer plus de cinq minutes à bosser.

Connaissant la salle où allait se dérouler l'interro, et donc sa disposition, j'ai imaginé un stratagème ultra élaboré pour simplement gruger à une interro.

J'ai donc pris une grande feuille de papier blanc, de 1 mètre par la moitié, pour écrire en gros caractère le poème à apprendre. Je roule
la feuille, et assez fièrement, mais néanmoins empriunt de discrétion, le lendemain, je me pointe avec ma feuille sous le bras prétextant un quelconque dessin à montrer à quelqu'un. La journée se passe jusqu'au moment fatidique de l'auto dictée.

Il y a une récréation avant le cours, donc exactement ce qu'il me faut pour préparer mon plan. Je file donc un peu en avance dans la salle, scotche le papier au fond du placard (la partie A rouge du plan) et sors rapidement de la salle pour ne pas me faire démasquer. L'heure de la fin de la récrée sonne, et Mme N prend sa place, et nous chacun la notre. Surtout, moi à la mienne (en B).(**)

Selon la profondeur du placard, tout le monde n'a pas pu en profiter, mais cela a servi à la plupart. En revanche je me rappelle n'avoir quasiment pas eu à lire mon affiche. C'est le petit détail à souligner. J'ai préparé mon affiche la veille. J'ai recopié soigneusement le texte de manière à ce qu'il soit visible et intelligible sans forcément être proche de cette affiche. Le temps que j'ai passé à préparer ma gruge, je l'ai en fait passé à bosser. J'ai appris malgré moi le texte. D'avoir un peu travaillé ce texte, je me le suis mis en tête. Le petit stress à l'idée de tricher, plus la concentration pour écrire mon affiche en grand a du suffire.

Depuis le moment où Mme N est entrée dans la salle de cours, jusqu'à celui où elle en est sortie avec les copies, je me dois d'avouer avoir quelque peu angoissé que mon affiche soit découverte. Mais j'ai misé sur une prof qui préfère rester assise pour ses cours sans faire le tour de la classe. La mise fût gagnante. Et c'est pas à l'IPES que l'on m'aurait reproché de jouer en même temps.

Le moment le plus drôle fût à la remise des copies. Le festival de bonnes notes. Étonnement du professeur, joies des élèves pour la paix royale qui est dorénavant réservée à cette classe. Ça a duré jusqu'à l'interro suivante.

Je ne suis pas pour la triche. Mais quitte à le faire, autant que ça soit à fond. En grand j'allais dire!

++


Notes:
(*): Cette intention louable, résume un aspect de cet école qui m'a laissé de bons souvenirs. Des cours d'orthographe, des cours de théâtre, de vidéo, de communication, en troisième, ou en seconde, au travers d'analyse de publicités du moment.... On s'est bien marré dans ces cours assez décalé, intéressants pour certains. Je dois avouer que les cours d'orthographe ne font pas partie de mes préférés.

(**): Il se trouve que nous respections un cérémonial que j'ai continué d'appliquer avec mes élèves quand j'étais prof de maths. Le prof entre dans la salle, puis les élèves. Les élèves vont à leur place mais attendent que le professeur les autorise à s'assoir. Une fois l'autorisation donnée, tout le monde prend place et le cours commence. J'aime bien cette idée du respect du début du cours. Autant en tant qu'élève qu'en tant que prof.

18 commentaires:

  1. Mais alors...AUCUN !

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  2. A anonyme... si tu trouves qu'il n'y a aucun interêt, ne lis pas et surtout ne perds pas ton précieux temps ajouter tes comentaires!!!
    Personnellement, je trouve que tout à son intérêt à différents niveaux... merci au blogger.

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  3. Il y en a 2 des anonymes ! ! !

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  4. Et c'était pour rire ! ! !

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  5. On tourne dans le vide ; moi aussi, je le pense : sans intérêt. Histoire de maintenir le sit.

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  6. Si tu le dis... Mais pense à ce que dit cshaft!

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  7. Ah bon, tu as besoin d'elle pour te justifier ; j'aimerais à savoir ce qu'elle rapporte réellement de profond dans l'histoire sauf à se reposer sur des généralités bien vite oubliées. Vu le nombre d'élèves passés par l'école et ce du blog ; un bien large fossé.

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  8. jparlepourriendire.cum12 juin 2009 à 21:50

    hé bin moi j'trouve pas que ça n'a aucun intéret......je trouve que ça a pas beaucoup d'interet.....mais dans un ordre de grandeur, je trouve que ça a beaucoup plus d'intéret que les commentaires d'anonymes....en fait non....je trouve que ça a de l'interet parceque ça montre à minima que que ça interesse des anonymes de laisser des commentaires sans intéret......donc les commentaires d'anonymes ont de l'interet....merde! je me contredis là.....
    mais putain! quel intéret ont les anonymes à laisser des commentaires sans intéret ?
    ça les intéresse ?
    ils trouvent de l'intéret à laisser des commentaires sans intéret ?
    peut-être qu'ils trouvent ça intéressant de laisser des commentaires sans intéret......
    ils font leurs intéressants....mais comme ils sont anonymes....ça sert à rien....
    ou alors ils veulent qu'on s'intéresse à eux....mais comme ils restent anonymes...ça n'a aucun intéret.....
    ou encore, ils ont un intéret à dire que c'est sans intéret....oui, mais alors quel intéret ?
    peut-etre veulent-ils qu'on se désinteresse.....alors ils auraient intéret à ce qu'on s'en désintéresse....
    Et quand c'est intéressant; est-ce qu'ils disent que c'est intéressant ?
    qu'est-ce qui les intéresse d'ailleurs ?
    bah, moi je sais pas, je les connais pas, ils sont anonymes....
    kesten pense zaza ?

    hé riton.....moi ça m'intéresse vachement ton best-off de commentaires anonymes effacés.....

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  9. D'où sort ce dingue, quel charabia!!! même avec un pseudo, tu restes aussi anonyme. Sauf quand il s'agit de se rencontrer comme par hasard, il n'y a plus personne. Drôle non.

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  10. Joli jparlepourriendire.cum! Très joli.

    En revanche je ne sais pas à qui tu parles quand tu t'adresses à riton... Mais j'aime beaucoup ton texte.

    Sinon, je reviens juste un instant sur celui qui vient juste avant, posté par un des trois cents anonymes du site. Sache que je nai pas besoin d'elle pour me justifier. Au contraire, j'évite la redondance en reprenant son argument qui se tient entièrement. Je cite donc cshaft... En revanche, je ne comprends pas ce que tu as voulu dire dans le reste de ton commentaire. Ce n'est pas français.

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  11. jparlepourriendire.cum14 juin 2009 à 01:33

    à Ancien élève:
    Merci...minuscule contrib....
    Merci pour le poil à gratter bientôt très urticant.
    Au fait, moi aussi j'ai triché dans ce bahut.....pour l'examen d'entrée.....quand je pense que j'aurais été pris même en caguant sur la feuille, ça me fait plutôt marrer.

    à Anonyme n°6544154545857:
    pas bien compris....mais si tu me files un rencard coquin; c'est oui....j'en frissonne d'avance....quand tu veux, ou tu veux.....dis-moi s'il faut que j'amène des accessoires....

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  12. A jparlepourriendire.cum.

    Lorsque je parle de rencontre, je m’adresse à des gens sensés pas à des gens détraqués, déviants ou obsédés sexuels de ton acabit ou les soumis(es) ; ceux du moins qui ont fréquenté le milieu, l’entourage de Chemli. Pour ce qui concerne de tes refoulements homos que le système considère comme normal, va faire un tour chez ce dernier ou Pfeiffer (Soit disant qu’ils étaient portés sur la chose). Au moins tu donneras l’exemple de ce que représentait la mentalité de l’école d’un coté. On aurait préféré la subtilité à la vulgarité. Passons.

    Pour en revenir au dernier article d’ancien élève que certains considèrent comme inutile voire sans intérêt ; là, mettons un bémol, je dirai d’un intérêt mineur, pour ne pas dire, il en est vrai d’une banalité consternante, parce que, quand même, c’était la crème de l’école qui en venait à user d’antisèches à savoir les ELS : ne serait-ce qu’une seule fois. Il n’est guerre besoin d’intégrer, surtout vu le niveau de l’époque d’une catégorie d’élèves, l’I.P.E.S. De par le monde, une minorité, afin d’éviter les remontrances, en arrive à ce genre de procédé. Pas de quoi en effet, soulever une colline ou d’en apporter un commentaire.

    Toutefois je m’interroge sur un fait qui devrait étonner plus d’un ; la durée de l’autodictée ne devait pas excéder plus d’un quart d’heure. Le reste du temps, la mère N lorsqu’elle donnait son cours, bien que percluse d’arthrites ou d’arthroses, il ne lui venait pas de se promener à travers les allées et venues de la classe et jamais elle aurait remarqué le subterfuge. Surtout pour un texte à la Ronsard, il faut jouir d’un sacré œil de Lynx. Je savais qu’elle portait une paire de lunettes hélas pas celles de celui d’un périscope. Ceux ne profitant pas des premières places ont du se retrouver les mois suivants en R.AR.1. quel dommage.

    Enfin tout ce qui est cyclique et n’ayant pas marqué les esprits n’aboutit qu’à l’anecdotique.

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  13. Comme quoi l'intérêt vient en bloggant.

    C'est traduit du Finnois ?

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  14. jparlepourriendire.cum17 juin 2009 à 13:24

    Pas trop compris non plus....ces pertes en conjectures....même s'il faut souligner un effort conséquent pour faire des phrases construites.
    En revanche j'ai bien saisi l'animosité, le premier degré, le revanchisme, et peut-être la peur.
    Dommage, pour une fois que j'avais un ticket.

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  15. Mais ou etes vous donc ?
    Ou sont passés toutes les personnes qui voulaient faire bouger les choses ?
    Pour que toute cette histoire ait une fin juste ?
    DU VENT...comme d'habitude ! ! !

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  16. Depuis le début, ce n'est que du vent et cela le restera.

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