jeudi 27 septembre 2007

Donc Georges P prend la parole...

...face à nous tous, élèves de quatrième un peu apeurés et impressionnés par cette école. En tout cas moi! Pas apeuré en fait, mais plutôt fasciné par l'atmosphère, par la forme selon laquelle tout commence. "Les enfant, enfin vous comprenez qu'on vous attend!... Bravo..." (Sourire au lèvre) "En même temps c'est normal. Vous ne savez pas comment on fonctionne ici." Pause. " Comme vous avez pu le voir, personne n'a demandé le silence, ni même haussé la voix pour l'obtenir. Pensez à ça, ça va vous aider à comprendre un peu mieux comment ça marche ici. Personne n'a le rôle de censeur, ni de surveillant général. Ca n'existe pas à l'IPES." Et c'est vrai. Pas de surveillant général. Pas de surveillant tout court. Pas de surveillant au sens propre du terme où le mec est là à "surveiller" et à coller, punir, etc., les élèves récalcitrants. En fait la majorité des élèves étaient récalcitrants. Un peu le principe de l'école, je rappelle...



Le principe de surveillance et de régulation des élèves est présenté dans ce qui suit. GeorgesP continue. "Ainsi, vous allez découvrir une école dans laquelle on ne privilégie pas les résultats et les diplômes, mais plutôt l'épanouissement de chacune et chacun. On est tous ici un peu pour cherche sa voie. Chercher sa voie dans un cadre ou la répression n'est pas le premier article du règlement de l'établissement. Permettre à chacun de cherche vers quoi il veut tendre sans qu'il n'y ait la pression de l'éducation nationale pour exiger des résultats. Ici, on vous permet de faire vos études au lycée et au collège, de les réussir, mais en apprenant différemment. Et ça commence par le cadre dans lequel nous allons tous évoluer. "


GeorgesP nous regarde, l'air satisfait de ce qu'il a commencé à dire. Un élève à coté de lui lui adresse quelques mots, qui me sont inaudibles. GeorgesP toise d’un regard le jeune élève pour rire quelques instants après. Le rire de quelqu'un qui vient d'entendre une blague d'un goût déplacé.


GeorgesP reprend la parole. « Bref... Je veux tout 'abord vous parler de l'autodiscipline L'autodiscipline est une manière de gérer un endroit dans lequel on vit et évolue sans avoir sans arrêt des chefs qui vous engueulent en vous disant quoi faire. L'autodiscipline. C'est la manière dont fonctionne l'école essentiellement. On a ouvert à Avernes, cette année, après avoir quitté Andrésy. Et avant Eragny. Nous sommes maintenant près de 300. L'année d'avant nous étions 30. Encore avant17, puis 12, … 3, et enfin 1. Moi. »

Rire...

"En fait c'est presque vrai. Puisque vous savez que au départ de l'école est M FayC. Un jour il nous a parlé d'un projet d'une école pilote, mélangeant études et théâtre, art, et philosophie."



Remarque 1

En fait je vais utiliser des prénoms pour les personnes dont je vais parler ici.

C'est plus simple à écrire pour moi, et à lire (pour les deux ou trois personnes qui liront ce texte).

En revanche, si vous vous reconnaissez et vous sentez offensé par le contenu, et bien allez vous faire foutre... Non, pardon. Si tel est le cas, envoyez moi un mail à cette adresse:
h618033
gmail
point
com


Je verrai ce que je peux faire.

lundi 17 septembre 2007

Présentation en amphi

Ca commence dans la cours. On tous les élèves réunis dans la cours, ainsi que les profs et le staf du bahut. Un peu plus de trois cents personnes.

A centre de la grande cours mi gravier mi herbe, un grand bac à sable circulaire. Peu à peu les profs créent des points de rassemblement par classe. les membres du staff font le tour de la cour pour ordonner le mouvement, et diriger les élèves vers leurs groupe respectifs.

Nous nous rassemblons, nous les quatrièmes avec un prof et un seul mec du staff. Un des jeunes qui fait partie de l'école, mais qui a des responsabilités. Le coté élèves qui dirigent l'école prend forme. Première chose qui est exigée de nous: faire un rang. on y parvient tant bien que mal, une fois rangés, nous nous dirigeons vers l'entrée du bâtiment. Entrée que je vais prendre pendant les quatre prochaines années. On entre donc dans un vestibule pavé de céramique de mauvais goût. Jaunâtre pointillé de noir. S'enchaîne un couloir en vieux parquet, où les portes se succèdent alors que nous progressons. Sur les portes je remarque que sont inscrits des noms de philosophe. On commence par Plotin, puis Descartes, Bergson après l'escalier, puis devant Nietzsche, pour arrive dans la salle, qui est suffisamment grande pour être appelée un amphi, la salle Socrates. On entre donc à 50 dans Socrates, avec GeorgesP et ArnaudM. On s"installe dans le bordel et le bruit, bien vite calmés par la voix tonitruante de GP.

Grande salle peinte en blanc avec une citation au mur. Je ne me rappelle plus laquelle, mais un truc court, fort, pour faire réfléchir, tu vois ce que je veux dire? Genre "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort", Friedrich Nietzsche. Le nom super bien calligraphié, par un des sbires de l'école, un des élèves qui se démarque par sa tenue, par sa présence, par son activité, ceci durant 'été où j'ai vu l'école arriver.

De vieux radiateurs en fonte, eux aussi blancs. Tables et chaises en placement libre. A 50 on tient tous.

Par les fenêtres on voit le parc. Une claire journée de fin d'été pour cette rentrée.


Plusieurs minutes s’écoulent dans le brouhaha que nous produisons. Je suis vers le fond de la classe mais me tiens bien. Attentif, je vois Georges P et Arnaud M en tain de nous regarder en silence. En fait je me dis qu'ils attendent qu'on arrête ce bordel et qu'on se dispose à les écouter. Je vois juste. Peu à peu une rumeur sourde court dans les rangs genre "Chut,.. ils nous attendent...". Puis le silence se fait.


GP prend la parole.

vendredi 14 septembre 2007

Ce que je m'attendais à trouver...

n'a au final dans le fond rien à voir avec la réalité. Dans la forme si peut-on dire, mais pas dans le fond.


Je commence donc par présenter ce à quoi je m'attends, à cette rentrée 1988. (Entre parenthèse sont les commentaires qui me sont personnels, actuels, et dont leur présence n'a pour but que de préparer à la suite)


L'IPES va venir s'installer dans mon village, entends-je donc pendant l'été. L'IPES une école, collège et lycée, de la sixième à la terminale.


Cette école est née d'un projet entre un groupe de pote de la fac, qui ont eu envie de monter un projet pédagogique ensemble, dans le but de construire une école, autrement. (Tu m'étonnes...)


Une école où les élèves se sentiraient bien pour étudier et vivre, car argument majeur: on y passe huit heures par jour, donc tant qu'à faire autant être bien dans cet endroit! Ce qu'on eu envie de faire ce groupe de pote. (Et à ce niveau ils ont réussis sur quelques points de vue, mais pas sur d'autres).


Une école on est autant là pour apprendre que pour découvrir par soi même. Passer dès la sixième (donc la quatrième pour moi) à travailler selon une méthode non pas passive, mais active. Concrètement? Par exemple en histoire, on part de différents documents pour analyser une période à partir de ceux-ci. En math? On prend des exercices sans avoir fait le cours, et il se construit (le cours) par nécessité de résoudre l'exercice. En anglais? On prend un texte (en lien avec un cours d'histoire) et ainsi on le traduit et l'analyse, le tout en anglais, pour finir par le commenter. C'est clair ou il faut encore des exemples?




Une école où la barrière entre prof et élève n'existe pas. Ou du moins est abolie. Bien sur, sans oublier le respect dû au profs. Ce qui a toujours été. Jamais de pantalonnade à se taper dans le dos avec un prof. Bien au contraire. Le vouvoiement est de mise. Mais pas des profs aux élèves.




Une école où ce sont les élèves qui la gèrent. Où l'autodiscipline rêgne. Les élèves sont maîtres de l'école.


"Le cercle des poètes disparus" Le film. On se souvient tous. Le prof rebelle, il emmène avec lui une bande d'élèves, le tout sous une trame dramatique. En fait l'idée à l'IPES, c'est de faire paraître ce film comme un embryon de velléité de révolution (de l'éducation, de l'apprentissage) face à la réalité de ce que l'IPES à comme but. C'est dire!


Voila un peu le fond. Eduquer, mais parce qu'on le veut bien. Il y a dès le début de l'IPES comme une velléité de pousser à la révolte cette population d'élèves contre le système dans lequel ils sont. Mais insidieusement, c'est sous entendu dans le discours. Je m'en rends compte avec le recul que j'ai aujourd'hui. "Refusez la normalité"; "Arrêtons de se conformer" ... J'en passe et des meilleures


La forme? Un grand château qui va accueillir environs 300 élèves pour la rentrée 1988. Des salles de classes avec du vieux parquet, des tableau noirs, tous obligé d'écrire à la plume avec un encrier, chaque prof a sa salle, les élèves se déplacent. Les cours sont répartis en deux catégories. Un peu comme à la fac. Il y a les amphis et les td. Amphi: un des profs fondateurs de l'IPES y fait son court. Je parlerais de beaucoup d'eux plus tard. Les TD: soit le prof de cours magistral, soit un autre mec, qui est soit aussi un des vieux de la vieille, soit un des jeunots premiers participant de l'IPES. Mais ce sont détails qui sont concrètement apparus dès la rentrée, alors que ce n'était pas clair dans la présentation, avant que je n'y entre.


Voila en gros ce à qui je m'attends du haut de mes treize ans.


Et pour ne rien cacher, je me dis: "Ca a l'air pas mal ce qui s'annonce!". Oui, en un sens ça l'a aussi été.



Donc avant que je n'entre dans la description de ce que j'y ai trouvé, l'IPES, tout ce qui précède montre ce que je dois m'attendre à trouver dans ce lieu, avec ces gens.


Dans la suite, je reviens à la présentation en amphi par groupe, où nous les quatrièmes étions environs 50.

L'entrée en quatrième....

S'annonce différente d'une rentrée classique, dans une école qui semble sortir des méthodes traditionnelles, dans un cadre agréable.

En arrivant à l'école, un rituel commence, et qui durera 5 ans: la valse des bus qui rapatrient les élèves, soir et matin, dasn un sens et dans l'autre. 5 gros cars scolaires bondés se déversent. Une foule d'élèves, qui n'a de singulier que le fait qu'elle est rassemblée aux porte d'un château qui héberge une école. Foule Hétéroclite d'élèves qui entrent dasn l'allée du chateau. Gros bordel qui s'organise dans la cours, les élèves répartis par classes générique - les sixièmes avec les sixièmes, etc. - avec pour chaque groupe d'élève entre deux et trois professeurs, dont certains semblent étonnament jeunes. Bien que se prenant très au sérieux, leur rôle semblait flou. comme tant d'autres choses par la suite!

En tout cas l'école se présente comme suit:



Ainsi nous voila répartis dans des grandes salles pour une présentation de l'école.


Mais avant de présenter celle des professeurs et autres intervenants, qe je décrirai plus tard, je vais présenter "la Plaquete de l'IPES", selon ce qui m'a été dit tant à l'entretien d'entrée dasn l'établissement que par ce qui est préenté dasn la plaquette.

Malheureusement, je ne dispose que de ma mémoire pour présenter cela.

Mais heureusement elle est encore assez vivante.


Donc, à venir, ce que je m'attendais à trouver à l'IPES...

mardi 11 septembre 2007

L'école

J'ai passé mon cm1 et cm2 dans l'école primaire de Avernes, le bled où j'habitais alors. Village en pleine campagne à 50 bornes de Paris, en gros. Mais la pleine campagne, n'est pas exagéré. 1200 habitants dans le village. Un tiers d'agriculteurs (j'exagère peut être un peu), le reste entre les fonctionnaire du coin et la petite bourgeoisie provinciale.

Je passe donc ce cm1 et ce cm2 avec d'autres gamins, dont, certains provenant d'un orphelinat, situé dans le village. Cet orphelinat est important pour la suite. Cemômes vivent donc dans cet orphelinat, très mystérieux pour un gamin comme moi à l'époque. C'est une grande batisse qui porte plus le nom de chateau qu'autre chose.

Voici une vue de dessus.

Merci à Geoportail, accessible sur le site de l'IGN

Donc grande batisse, où vivent plein de mômes, dans un endroit sympa, bien que dans une condition discutable. Mais c'est un autre débat (je vais le dire souvent ça!).

Ainsi passe mon primaire dans ce bled. Mais peu à peu, l'orphelinat se vide et est abandonné. Et qui est ce qui s'occupe quelques années plus tard de cet établissement? Un certain FC, directeur de l'école IPES. Où IPES signifie ce qui est dit en sous titre de ce blog.

Je finis ma cinquième en tête de la classe sans rien foutre, alors que la rumeur de cette école qui va s'installer dans le village tourne entre nous, les villageois.

Cette rumeur se voit confirmée, alors que durant l'été, je vois des gens inconnus pour l'instant dans le village, des jeunes genre 18 ainsi que des plus agés genre30aine. Des gens qui sont en habit crads plein de peinture, arrivant en général du chateau. L'été se passe.

D'un commun accord, je décide de m'inscrire dans cette école, a priori idéale puisqu'à deux pas de chez moi, dans mon bled... Sans réaliser...

Entrée en quatième à l'IPES.



lundi 10 septembre 2007

Ouverture du Blog...

Bonjour,

ce blog expose la trajectoire d'un élève de l'IPES, école maintenant disparue, qui a fait la une de l'actualité au début des années 90. Les questions soulevées alors sont aujourd'hui toujours sans réponses.

Ce blog n'a aucunement la prétention d'y répondre, ni même de porter quelque jugement que ce soit. C'est la vie d'un élève de la quatrième à la terminale qui va être retranscrite ici. Très librement, sous forme d'annecdotes, de descriptions, et autres choses que j'aurai à dire ici.

Aucun nom ne sera donné. Je pense ne fonctionner que par initiales. De toute façon, comme je l'ai dit plus haut, je ne vais pas faire de procès d'intention, ni même prononcer de jugements. Je ne vais que décrire ce que j'ai vu et fait durant mes plus de quatre ans de présence dans cet établissement. Ceci, néanmoins, confronté à une réalité décrite dans un autre blog.

En fait la découverte de l'autre Blog a été l'élément déclencheur de la naissance de ce blog. Découverte toute récente, alors qu'il existe depuis plus de un an et demi, m'a-t-on dit.

Cette découverte a été pour moi un électrochoc. Comparé à la réalité de ce que j'ai vécu là bas, ce qui y est présenté m'a choqué, j'ai envie de dire. M'a outré dans les propos qui y sont tenus.

Donc, pour résumer, j'ai envie de présenter la réalité de ce qui c'est passé, combien même cela ne doit intéresser qu'une personne ou deux... Max.

Le début au prochaine post.

Je ne me présente pas, mais je vais malgré tout parler de ce que j'ai fait, dit, vécu, vomi, donc pour ainsi dire, je ne vais pas me cacher, sauf en ne dévoilant pas mon nom... Et oui, c'est comme ça.

C'est donc une courte justification de l'existence de ce blog.

Ca commence au prochain post!