dimanche 9 février 2025

Le jour où j'ai dégueulé avec un froc blanc - Acte VI


On retourne donc tous les deux à l’école, moi planant, et lui aussi mais géné par moi et mon état, qui selon sa paranoïa naturelle de l’après joint, l’incite à penser que tout le monde voit que je suis défoncé (et pas lui parce que lui assure !!!), et que par la même je vais le dénoncer par mon état. Mais on se sépare, lui va à son cours, et moi je me mets en route pour le cours de CB. Je croise tout le monde dans l’escalier pour aller en cours, et je me fonds dans la foule.

J’arrive en classe et me mets au fond de la salle. Il y a pas mal de monde dans la salle. On doit être seconde première et quelques terminales. Une des grandes pièces de l’aile qui est composée uniquement de grandes pièces. Sur 4 étages. On monte par un escalier assez étroit. Une fois tous dans la salle, celle du second je crois, on est tous entassés. Autant toutes les tables sont prises, autant les élèves sont assis sur des chaises sans table, ou même sur des coins de table ou de radiateur. Ces gros radiateurs en fontes sur lesquels tu peux poser une étagère de bouquins. Ou le cul de trois ipésiens pour écouter le cours de CB.

Je monte de plus en plus haut. Jusqu’au moment où ma perception s’altère de plus en plus, pour finalement ne me laisser entendre les sons que de manière ralentie, comme dans un film où tout se ralenti. Je reviens à mes changements de couleurs, qui font que CB s’aperçoit de mon état même au fond de la classe.

Dans les quelques mots que je comprends, il me semble bien saisir qu’il m’invite à me barrer de la classe parce que je suis pas en état de le suivre son cours. La preuve, je ne me rappelle de rien de ce cours. Donc il m’invite à me barrer, ce que je fais sous le regard accusateur et moqueur de mes différents camarades. Certains comprenant très bien de quoi il s’agit, les autres me trouvant drôle à tel point je suis défoncé.

Il est vrai que je suis très haut. Je plane mais comme pas deux, avec en plus des nausées assez fortes. Ou plutôt de plus en plus fortes. Alors que je sors du cours, je passe de planer à la chute libre. Je commence à me sentir de plus en plus mal. Si mes couleurs étaient changeantes avant, j’imagine même pas dans l’escalier en sortant de la salle. J’emprunte le vestibule, ou on trouve le bureau « aquarium », je le passe, je passe la porte d’entrée, j’avise les chiottes, et je m’y dirige à grandes enjambées. Le premier chiotte, dispo, chiottes à la turc, m’accueille. Je suis face à ce trou puant, les jambes un peu pliée, les mains sur les genoux pour la stabilité et la commence une des plus belles gerbes de toute ma vie. J’en ai fait des belles, mais là, attention, la gerbe de malade avec des morceaux qui sortent aussi par le nez (je dois avouer que ce n’est pas mes gerbes préférées, si tant est que j’aime gerber). Par jets je repeins les chiottes à la turc de l’école. En fait pas vraiment puisque j’arrive à bien viser le trou, mais étant donné que le jet est plus gros que le trou lui-même, ça éclabousse. Et je parle de jet sans exagérer. Comme si on m’avait mis une bonbonne d’air comprimée dans le cul et qu’on l’avait ouverte. Je ne pensais pas avoir une telle puissance dans ma gerbe. A tel point, que je m’en rappel encore. Je dégueule donc tout ce que je sais. Un bon gros quart d’heure après les festivités, je décide d’aller me poser sur les chaises de la terrasse de la cafète, au soleil, à attendre que ça aille mieux.

Je m’assoie sur les chaises de jardin en plastique blanc et mets les pieds sur celle qui est en face. Je m’aperçois alors que mon jean n’est plus blanc, mais une sorte de pantalon en toile qui devait être blanche avant, mais qui maintenant est moucheté, de bas en haut, de taches jaune, vertes, et rouges, issues de ma bouffe régurgitée à peine mâchée. Comme de la ratatouille passée au mixeur et pulvérisée sur moi.

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