jeudi 26 juin 2008
lundi 16 juin 2008
Manifestation de solidarité
Chronologie de événements : FC s’est fait serré un peu avant le début du printemps de l’année 1993.
Cf. ci-dessous :
Je me suis barré de l’école à la Toussaint 1992, pour intégrer cette école (une vraie de vraie ;) : Notre Dame de la Compassion. Bon ok, le « Je me suis barré de l’école » est à prendre avec des pincettes.
En ce début d’année, mes parents me proposent de me barrer de l’IPES pour intégrer une école privée à Pontoise. La perspective m’enchante assez. J’en ai assez marre de ces conneries, de cette école ou on ne sauve que des apparences sans travailler sur l’essence. Pas grand-chose de consistant au final … Un peu de nouveauté ne me fera pas de mal, me dis-je.
Cette initiative de mes parents de me retirer de cette école me convient pas mal, assez impatient finalement de renouer avec une vie réelle, de laquelle je ne connais plus grand chose. Je rappel que j’ai passé presque 5 ans dans cette école, dans ce village, et que les seules personnes que je rencontre évoluent dans une circonférence maximum de 5 kilomètre autour de chez moi. En d’autres termes qui me correspondent plus, je dirais que la probabilité de trouver quelqu’un que je connais dans un rayon supérieur à 5 km de chez moi, à l’époque, est nulle presque partout. Sans compter les vache et les chevaux dans les pâturages. Je ne regrette rien de cette époque campagnarde. Mais ma vie sociale est assez restreinte, tu tournes assez en rond quand tu sors pas de ton village. Il y a une série que j’aime bien, c’est « Le prisonnier ». De et avec Patrick McGoohan. Un vrai auteur réalisateur soit dit en passant. J’ai un sentiment particulier quand je regarde cette série. Mais je ne vais pas m’égarer dans une métaphore comparative. Pour en revenir à l’IPES, sans déconner, j’ai pas sauté une seule nana à l’IPES… A peine dans mon bled Avernes, et un peu plus en vacances (Halala le Bretagne…), mais franchement, c’était pas la teuf à cette époque là… Normalement, au lycée, on se marre bien, d’après ce que mes potes me racontent.
Donc mes parents décident de me changer d’école, pour que j’intègre alors une Ecole privée Catholique qui est la seule à pouvoir m’accepter au sortir de l’IPES, et encore, grâce à un gros piston…Un jour, la personne qui m’a pistonnée pour rentrer dans cette école m’a aussi permis de faire un stage super intéressant, plus tard, dans un institut assez prestigieux. Et au moment où il m’a trouvé le stage, je me suis entendu dire : « Et tu fous pas la merde comme la dernière fois… » Parce que la dernière fois, c’est celle de Notre Dame de la Compassion. L’archétype de l’Ecole privée catholique. Que j’ai bien retournée, pour faire dans l’euphémisme. Autant l’école que certaines de mes camarades de classe, et leurs copines, …
Le début d’année scolaire se passe assez vite. Là je parle de l’IPES. J’y suis en ce moi de septembre 92, pour encore quelques semaines. Le climat est bizarre. Je fais partie des terminales, avec moins douze points d’avance du bac français. Combien je pars assez gagnant, je me rends pas compte à l’époque de la marge infinie entre ce que je connais, ce que je crois devoir savoir et ce qu’il faut réellement savoir. Ce début d’année s’annonce assez chaud, l’objectif est concret.
CB nous fait des cours d’histoire pointus. En math pr2mish attaque fort sur des problèmes de bac en début d’année. Mais pour certains, ce n’était que des révisions de premières. C’est le seul coté que j’ai pu optimiser à l’IPES : les maths. Quand on était pas interrompu pas une de ces séances de parade dans l’amphi, ou le mec il va encore nous raconter des conneries sur le théâtre comme étant la jonction de tous les arts, etc. Le mec il parle, on l’écoute, on applaudi et retourne dehors en entendant dire « putain qu’est ce que c’est fort ce qu’il vient de dire… T’as pris des notes ? ». Et puis on pouvait peut être retourner en cours pour bosser un peu, si jamais on continuait pas encore dans la cours les séances de congratulations et de félicitation de son ego si fort, si puissant, si profond… Sous forme d’applaudissement, de chant, de mots d’esprits lancés tout haut pour faire rire l’assemblée, ou réagir… Jusque tard putain de merde. Il fallait l’applaudir le gominé… Longtemps, sous peine de passer pour un impie…Mais par chance, et j’écris ça avec le sourire, habitant le village même, j’ai séché un nombre impressionnant de ses sessions en amphi, même si j’en ai subie pas mal.
Puis arrive la toussaint et ses courtes vacances qui m’ont permis de switcher (néologisme qui vient de to switch, qui veut dire passer, échanger) de l’IPES à Notre Dame de la Compassion. Nouvelle école, nouveaux potes, nouvelle vie j’ai même envie de dire. Nouvelle vie a tout son sens en fait…
C’est très surprenant d’être dans on école ou tu n’es pas victime de racontars divers et variés, ou autres rumeurs qui courent sur ta personne, véhiculées par tout un ensemble de personnes qui forment un noyau dur, autour d’un mec qui les fédère. Rien de tout ça. J’arrive vierge, et sans aucune étiquette sur le cul. Et putain quelle libération j’ai envie de dire. Il y a même des meufs qui viennent me parler, des mecs assez sympas. Même si a priori le contexte ne s’y prêtait pas… A bas les a priori !
Donc les gens sont différents dans cette école. D’une part ils ne te jugent pas (en tout cas pas au début, et certainement pas comme à l’IPES), c’est des rencontres libres et tranquilles, où on se découvre des affinités entre nous, ou pas d’ailleurs, on tchatche, on sors, ... Et c’est à la Comp’ que je me suis un peu rattrapé sur ma misérable vie sexuelle passée à l’IPES. Pas mal même d’ailleurs. Du vide sidéral, je passe à complètement autre chose, la terminale quoi, la vraie. La fin du lycée, on se croit adulte, qu’on baise comme un Dieu, qu’on a la vérité au bout de la langue et que le monde est à nous…
Donc cette année 92 s’achève sur une tonalité agréable, pleine de nouveauté, autant dans ma vie que dans mes rencontres. En tout cas, le gap entre l’IPES et ma nouvelle est tel que j’ai quand même un peu de mal à me dire que l’on est aussi libre, que l’on a le droit d’avoir ses idées, ses envies, ses habitudes même, et puis sa vie, que l’on gère par et pour soi, sans suivre à l’aveuglette un mec qui se prend pour le berger qui va mener ses moutons vers les pâturages de la liberté et de la vérité, comme si il y avait un mec qui connaissait le chemin qui mène vers ces prairies qui n’existent pas…Il s’est gouré mais en grand en cherchant autour d’Avernes. Les seules prairies autour d’Avernes sont peuplées de vaches. Si c’est ça le monde pur de la vérité, un champ avec des vaches et des bouses en guise de pâturage, laisse moi rire. Et cette putain d’année 92 se finit.
La nouvelle année calendaire commence. On est au début 1993, et je commence à m’intégrer dans l’école. Malgré mon coté rebelle, revanchard, contestataire (qui me répond ? …). L’élève chiant par excellence, j’arrive péniblement à rattraper le niveau.
Malheureusement, je n’ai pas eu le bac du premier coup. J’ai pas réussi la jouer contestataire qui réussit. En fait j’étais plutôt à glander au bar. Enfin libre de vivre et d’être ailleurs que dans ce petit village, où môme, il faut être inventif pour ne pas s’emmerder. En ville c’est facile. Tout est à portée pour ne pas s’emmerder… Du bar aux sports, à l’école, en passant par les potes, pas enfermés dans trois kilomètres carrés de village et surtout d’école, dans laquelle tu reviens toujours. Je me souviens de ce sentiment à la rentrée, ou je me disais « Et alors, quoi de neuf… ». Je peux décrire chaque maison du parcours qui reliait ma maison à l’école. Donc à Pontoise, où se trouve la Comp’, c’est le pied. J’ai plus séché qu’à l’IPES. Je me suis plus fait engueuler aussi. Convocation chez la mère supérieure pour faire le point sur mon comportement. Une mère supérieure, même si l’enjeu est assez important (se faire virer ou pas) c’est rien face à un GP, un CB, ou un FC. Ce qui fait qu’à chaque fois je m’en suis bien sorti, rentrant dans des justifications volontairement maladroites, mais qui, alors que fourbes et tordues, sont apparues comme la vérité sous mes airs innocents et francs … Le moment ou tu peux pas tchatcher en revanche, c’est par exemple en oral d’examen. Je m’en suis aperçu au bac français. Mais tout ce qui est de l’ordre des justifications de comportements assez discutables (grimper sur le toit de l’école, avoir des jean déchirés), je m’en suis sorti. Merci GP, mais quand même, à cause de toi j’ai fait chier une mère supérieure comme pas deux.
Le Bac, ce fut pour l’année suivante dans un lycée public tout ce qu’il y de plus normal, qui est au fond assez cool, face à l’IPES, mais dans un sens complètement différent. C’est rien de le dire.
Je sais pas ce que c’est que de suivre une scolarité normale. D’avoir des profs qui ne se trimbalent pas en toge sur des pseudo scènes de théâtre perdue au fin fond du Vexin, à faire le pitre devant les parents d’élèves ; d’avoir des colles, qu’on me reproche de pas bosser… J’en ai aucune idée. Mon année de terminale dans le public ça a été la plus sympa de mes année de lycées. J’étais potes avec presque toutes les nanas des terminales A3, A2, et B (respectivement lettre option langues, lettre option Arts, et économie). Et quand tu es potes avec une trentaines de nanas toutes plus jolies les unes que les autres, ton année de terminale se passe bien ;). Donc belle année que celle là. Mais assez dure au niveau taf. J’en ai chié mais je l’ai eu ce bac.
Mais je reviens, à Notre de Dame de la Compassion. Ca me fait froid dans le dos rien que d’y penser en même temps. Même si c’est la libération à coté de l’IPES, c’est malgré tout un endroit assez castrateur, moralisateur. La Comp’ est le surnom. A la Comp’, on suit un enseignement Catholique assez stricte à l’époque. Donc relou en fait. Lourd pour ceux qui parlent pas le verlan. Mais je me fais ma place.
Le début d’année 93 : FC finit au tribunal. Il est jugé dans celui de Pontoise.
Je n’ai pas suivi la suite des évènements, concernant l’IPES, dés que j’en suis parti. Juste quelques nouvelles sans que je n’y prête attention. Sauf une. Qui sort du lot : « Hé l’autre il s’est fait serré ! Qui ? L’autre, le mec de la secte qui roule en Porsche rouge, tu sais ? Ha ouais…. » Ha ouais, tu m’étonne que je vois de qui tu parles. « Alors comme ça il a détourné du blé de l’école pour le joué au casino !!! ». Moi de répondre « Naaaan, sans déconner. ». Donc j’apprends tout ça en ce début d’année. C’est à ce moment là que je me rends compte à quel point je suis content d’avoir quitté L’IPES.
En ce début d’année, alors que FC est jugé au tribunal de Pontoise, les élèves viennent manifester devant le tribunal. Le tribunal est situé en hauteur à Pontoise. Je crois qu’il est fermé maintenant. En face la rue est plus lare, permettant ainsi à plein de bagnole de se garer et, à plein de monde d’y squatter. Ce qu’ont fait les ipésiens. Ils ont squatté devant le tribunal, adossés qu mur d’en face, qui est le mur d’enceinte d’une grande bâtisse, qui se trouve être La Comp’ !!!
Grande fut ma surprise quand au moment de sortir pour aller bouffer, je vois tout le monde à la sortie de l’école… Quand je dis grande fut ma surprise, je tempère les choses. En fait j’ai pensé un truc dans le genre « Merde mais putain qu’est ce qu’ils font là ??? Ils veulent que je reviennes ou quoi ??? ». Ultra égocentrique comme avis, mais on m’a souvent dit que je le suis, donc, c’est pas incohérent comme souvenir. Mais peu importe. Je les vois tous là, adossés au mur. Je vais saluer Yann, un de mes anciens potes de classe qui lui y est resté pour sa terminale. Mais je ne sais pas si il la eu son bac d’ailleurs.
J’ai eu cette photo qui m’a fait penser à tout ça. Sur cette photo on voit bien les élèves masqués volontairement, rassemblés devant la Comp’.
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mercredi 11 juin 2008
Tristan et Tristana
Maintenant, à vous de juger ces textes fabuleusement philosophiques...
Bonne lecture. Ou plutôt, bon courage. Félicitation à ceux qui arrivent au bout.
mardi 3 juin 2008
Episode 6 - Last one-
C'est la dernière partie. Le dernier épisode d'un extrait d'une vidéo qui permet un peu d'entrevoir l'esprit de l'école et de son théâtre.
Bon visionnage.
dimanche 1 juin 2008
Question
Je trouve la question intéressante, ça vaut le coup d'en faire un post pour y condenser les coms.
voici la question:
En une phrase, pourriez-vous définir l'élément déclencheur qui vous a fait prendre conscience qu'il fallait partir de ce merdier?
A vous