Rire...
"En fait c'est presque vrai. Puisque vous savez que au départ de l'école est M FayC. Un jour il nous a parlé d'un projet d'une école pilote, mélangeant études et théâtre, art, et philosophie."
Ou l'institut pédagogique des entrepreneurs stratèges...
Ca commence dans la cours. On tous les élèves réunis dans la cours, ainsi que les profs et le staf du bahut. Un peu plus de trois cents personnes.
A centre de la grande cours mi gravier mi herbe, un grand bac à sable circulaire. Peu à peu les profs créent des points de rassemblement par classe. les membres du staff font le tour de la cour pour ordonner le mouvement, et diriger les élèves vers leurs groupe respectifs.
Nous nous rassemblons, nous les quatrièmes avec un prof et un seul mec du staff. Un des jeunes qui fait partie de l'école, mais qui a des responsabilités. Le coté élèves qui dirigent l'école prend forme. Première chose qui est exigée de nous: faire un rang. on y parvient tant bien que mal, une fois rangés, nous nous dirigeons vers l'entrée du bâtiment. Entrée que je vais prendre pendant les quatre prochaines années. On entre donc dans un vestibule pavé de céramique de mauvais goût. Jaunâtre pointillé de noir. S'enchaîne un couloir en vieux parquet, où les portes se succèdent alors que nous progressons. Sur les portes je remarque que sont inscrits des noms de philosophe. On commence par Plotin, puis Descartes, Bergson après l'escalier, puis devant Nietzsche, pour arrive dans la salle, qui est suffisamment grande pour être appelée un amphi, la salle Socrates. On entre donc à 50 dans Socrates, avec GeorgesP et ArnaudM. On s"installe dans le bordel et le bruit, bien vite calmés par la voix tonitruante de GP.
Grande salle peinte en blanc avec une citation au mur. Je ne me rappelle plus laquelle, mais un truc court, fort, pour faire réfléchir, tu vois ce que je veux dire? Genre "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort", Friedrich Nietzsche. Le nom super bien calligraphié, par un des sbires de l'école, un des élèves qui se démarque par sa tenue, par sa présence, par son activité, ceci durant 'été où j'ai vu l'école arriver.
De vieux radiateurs en fonte, eux aussi blancs. Tables et chaises en placement libre. A 50 on tient tous.
Par les fenêtres on voit le parc. Une claire journée de fin d'été pour cette rentrée.
Plusieurs minutes s’écoulent dans le brouhaha que nous produisons. Je suis vers le fond de la classe mais me tiens bien. Attentif, je vois Georges P et Arnaud M en tain de nous regarder en silence. En fait je me dis qu'ils attendent qu'on arrête ce bordel et qu'on se dispose à les écouter. Je vois juste. Peu à peu une rumeur sourde court dans les rangs genre "Chut,.. ils nous attendent...". Puis le silence se fait.
GP prend la parole.
Une école où ce sont les élèves qui la gèrent. Où l'autodiscipline rêgne. Les élèves sont maîtres de l'école.
"Le cercle des poètes disparus" Le film. On se souvient tous. Le prof rebelle, il emmène avec lui une bande d'élèves, le tout sous une trame dramatique. En fait l'idée à l'IPES, c'est de faire paraître ce film comme un embryon de velléité de révolution (de l'éducation, de l'apprentissage) face à la réalité de ce que l'IPES à comme but. C'est dire!
Voila un peu le fond. Eduquer, mais parce qu'on le veut bien. Il y a dès le début de l'IPES comme une velléité de pousser à la révolte cette population d'élèves contre le système dans lequel ils sont. Mais insidieusement, c'est sous entendu dans le discours. Je m'en rends compte avec le recul que j'ai aujourd'hui. "Refusez la normalité"; "Arrêtons de se conformer" ... J'en passe et des meilleures
La forme? Un grand château qui va accueillir environs 300 élèves pour la rentrée 1988. Des salles de classes avec du vieux parquet, des tableau noirs, tous obligé d'écrire à la plume avec un encrier, chaque prof a sa salle, les élèves se déplacent. Les cours sont répartis en deux catégories. Un peu comme à la fac. Il y a les amphis et les td. Amphi: un des profs fondateurs de l'IPES y fait son court. Je parlerais de beaucoup d'eux plus tard. Les TD: soit le prof de cours magistral, soit un autre mec, qui est soit aussi un des vieux de la vieille, soit un des jeunots premiers participant de l'IPES. Mais ce sont détails qui sont concrètement apparus dès la rentrée, alors que ce n'était pas clair dans la présentation, avant que je n'y entre.
Voila en gros ce à qui je m'attends du haut de mes treize ans.
Et pour ne rien cacher, je me dis: "Ca a l'air pas mal ce qui s'annonce!". Oui, en un sens ça l'a aussi été.
Donc avant que je n'entre dans la description de ce que j'y ai trouvé, l'IPES, tout ce qui précède montre ce que je dois m'attendre à trouver dans ce lieu, avec ces gens.
Ainsi nous voila répartis dans des grandes salles pour une présentation de l'école.
Mais avant de présenter celle des professeurs et autres intervenants, qe je décrirai plus tard, je vais présenter "la Plaquete de l'IPES", selon ce qui m'a été dit tant à l'entretien d'entrée dasn l'établissement que par ce qui est préenté dasn la plaquette.
Malheureusement, je ne dispose que de ma mémoire pour présenter cela.
Mais heureusement elle est encore assez vivante.
Donc, à venir, ce que je m'attendais à trouver à l'IPES...
Merci à Geoportail, accessible sur le site de l'IGN
Donc grande batisse, où vivent plein de mômes, dans un endroit sympa, bien que dans une condition discutable. Mais c'est un autre débat (je vais le dire souvent ça!).
Ainsi passe mon primaire dans ce bled. Mais peu à peu, l'orphelinat se vide et est abandonné. Et qui est ce qui s'occupe quelques années plus tard de cet établissement? Un certain FC, directeur de l'école IPES. Où IPES signifie ce qui est dit en sous titre de ce blog.
Je finis ma cinquième en tête de la classe sans rien foutre, alors que la rumeur de cette école qui va s'installer dans le village tourne entre nous, les villageois.
Cette rumeur se voit confirmée, alors que durant l'été, je vois des gens inconnus pour l'instant dans le village, des jeunes genre 18 ainsi que des plus agés genre30aine. Des gens qui sont en habit crads plein de peinture, arrivant en général du chateau. L'été se passe.
D'un commun accord, je décide de m'inscrire dans cette école, a priori idéale puisqu'à deux pas de chez moi, dans mon bled... Sans réaliser...
Entrée en quatième à l'IPES.