vendredi 14 septembre 2007

Ce que je m'attendais à trouver...

n'a au final dans le fond rien à voir avec la réalité. Dans la forme si peut-on dire, mais pas dans le fond.


Je commence donc par présenter ce à quoi je m'attends, à cette rentrée 1988. (Entre parenthèse sont les commentaires qui me sont personnels, actuels, et dont leur présence n'a pour but que de préparer à la suite)


L'IPES va venir s'installer dans mon village, entends-je donc pendant l'été. L'IPES une école, collège et lycée, de la sixième à la terminale.


Cette école est née d'un projet entre un groupe de pote de la fac, qui ont eu envie de monter un projet pédagogique ensemble, dans le but de construire une école, autrement. (Tu m'étonnes...)


Une école où les élèves se sentiraient bien pour étudier et vivre, car argument majeur: on y passe huit heures par jour, donc tant qu'à faire autant être bien dans cet endroit! Ce qu'on eu envie de faire ce groupe de pote. (Et à ce niveau ils ont réussis sur quelques points de vue, mais pas sur d'autres).


Une école on est autant là pour apprendre que pour découvrir par soi même. Passer dès la sixième (donc la quatrième pour moi) à travailler selon une méthode non pas passive, mais active. Concrètement? Par exemple en histoire, on part de différents documents pour analyser une période à partir de ceux-ci. En math? On prend des exercices sans avoir fait le cours, et il se construit (le cours) par nécessité de résoudre l'exercice. En anglais? On prend un texte (en lien avec un cours d'histoire) et ainsi on le traduit et l'analyse, le tout en anglais, pour finir par le commenter. C'est clair ou il faut encore des exemples?




Une école où la barrière entre prof et élève n'existe pas. Ou du moins est abolie. Bien sur, sans oublier le respect dû au profs. Ce qui a toujours été. Jamais de pantalonnade à se taper dans le dos avec un prof. Bien au contraire. Le vouvoiement est de mise. Mais pas des profs aux élèves.




Une école où ce sont les élèves qui la gèrent. Où l'autodiscipline rêgne. Les élèves sont maîtres de l'école.


"Le cercle des poètes disparus" Le film. On se souvient tous. Le prof rebelle, il emmène avec lui une bande d'élèves, le tout sous une trame dramatique. En fait l'idée à l'IPES, c'est de faire paraître ce film comme un embryon de velléité de révolution (de l'éducation, de l'apprentissage) face à la réalité de ce que l'IPES à comme but. C'est dire!


Voila un peu le fond. Eduquer, mais parce qu'on le veut bien. Il y a dès le début de l'IPES comme une velléité de pousser à la révolte cette population d'élèves contre le système dans lequel ils sont. Mais insidieusement, c'est sous entendu dans le discours. Je m'en rends compte avec le recul que j'ai aujourd'hui. "Refusez la normalité"; "Arrêtons de se conformer" ... J'en passe et des meilleures


La forme? Un grand château qui va accueillir environs 300 élèves pour la rentrée 1988. Des salles de classes avec du vieux parquet, des tableau noirs, tous obligé d'écrire à la plume avec un encrier, chaque prof a sa salle, les élèves se déplacent. Les cours sont répartis en deux catégories. Un peu comme à la fac. Il y a les amphis et les td. Amphi: un des profs fondateurs de l'IPES y fait son court. Je parlerais de beaucoup d'eux plus tard. Les TD: soit le prof de cours magistral, soit un autre mec, qui est soit aussi un des vieux de la vieille, soit un des jeunots premiers participant de l'IPES. Mais ce sont détails qui sont concrètement apparus dès la rentrée, alors que ce n'était pas clair dans la présentation, avant que je n'y entre.


Voila en gros ce à qui je m'attends du haut de mes treize ans.


Et pour ne rien cacher, je me dis: "Ca a l'air pas mal ce qui s'annonce!". Oui, en un sens ça l'a aussi été.



Donc avant que je n'entre dans la description de ce que j'y ai trouvé, l'IPES, tout ce qui précède montre ce que je dois m'attendre à trouver dans ce lieu, avec ces gens.


Dans la suite, je reviens à la présentation en amphi par groupe, où nous les quatrièmes étions environs 50.

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