La philosophie du mouton : thèse selon laquelle le reste du monde vit sous oeillères et n'a pas la moindre conscience de l'absence de grandeur de la vie, un peu comme un végétal ou un animal qui passe ses journées à s'occuper de sa subsistance sans voir plus haut. Les surhommes par contre ont un projet nettement plus ambitieux qui justifie qu'on soulage les moutons de leur laine puisqu'elle ne leur sert à rien. Il est normal que le mouton bêle un peu pendant la tonte, mais comment un simple animal pourrait-il appréhender le concept de propriété et comment ce concept pourrait-il rivaliser avec l'incommensurable projet de société et de vie que sa laine va alimenter ? Il n'a pas le niveau de conscience raisonnable pour discuter de la vraie finalité de la laine, de quel droit ose-t-il seulement se plaindre ?
Surtout ne jamais penser à remercier le mouton lorsque sa laine vous aide à passer un hiver difficile. C'est déjà suffisamment pénible d'avoir dû lui demander au moins deux fois et d'avoir eu à supporter des questions indécentes au sujet de ce qu'on allait faire de toute cette laine.
Il est amusant de noter que le gérant de la coopérative de tonte de laine ne tond que rarement les moutons lui-même et on ne le voit pas donner d'ordres directs. En revanche, il feint de ne pas s'inquiéter de la provenance de toutes ces toisons qui circulent autour de lui.
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